JEUDI 27 OCTOBRE à 19h
Documentaire sur la vie du trompettiste de jazz Chet Baker.
Bruce Weber, 1988, 120 min, vostf
Lieu : LES 3 LUXEMBOURG - 67 rue Monsieur le Prince, 75006 Paris
Proposé par Ficep en collaboration avec le cinéma Les 3 Luxembourg.
Projection en présence de Bojan Z.
Ce documentaire évoque la vie du célèbre trompettiste Chet Baker qui défraya la chronique dans les années 50. Le film décrit l’itinéraire du musicien, de l’Oklahoma à la Californie, de New York à l’Europe.
Sa famille, ses amis et des musiciens du mouvement jazz de la Côte Ouest font partie du voyage et nous suivrons le grand jazzman jusqu’en 1987, un an avant sa mort.
A PROPOS DU FILM
« Tout le monde me demande pourquoi j’ai fait un film sur Chet Baker. Pourquoi un film à propos de l’amour, de la fascination et du jazz ? Tout a commencé il y a de nombreuses années lorsque j’ai rencontré Nan. Lors de notre premier dîner, nous avons découvert que notre disque favori était un vieil album de Chet Baker des années 50, Let’s Get Lost. J’ai commandé deux autres bouteilles de vin et nous sommes tombés amoureux. Toute l’équipe du film a une histoire à raconter sur Chet Baker. Bill Claxton, le photographe, m’a dit que quand Charlie Parker a entendu pour la première fois Chet jouer, il a appelé Miles Davis et Dizzy Gillespie et leur a dit, « Les gars, il y a ici un mec blanc qui va vous donner du fil à retordre ». Anthony Perkins m’a raconté qu’un soir, à minuit, il quittait le théâtre de Broadway, où il venait de donner un concert. Il marchait dans la rue et tout au bout, dans l’obscurité, il avait vu un homme, assis sur le siège arrière de sa voiture, les pommettes éclairées par la lumière de sa cigarette. Il savait que c’était Chet Baker. Au début des années 50, il a été présenté à James Dean alors qu’il arpentait les rues de New York, il lui a dit « Salut » puis a continué sa route. Il avait l’habitude de marcher très longtemps pour se calmer. Sam Shepard m’a dit qu’en allant chez Charlie Mingus, il avait vu cet homme, torse nu, en culotte de cheval, avec une cravache à la main. Bien entendu c’était Chet.
Dick Bock, le fondateur de Pacific Jazz Records, pensait que la musique de Chet représentait à elle seule toute l’histoire du jazz. Il était à la fois Louis Armstrong, Bix Beiderbecke et Bunny Berrigan. David Bailey, le photographe, écoutait toujours le même disque Chet Baker Sings quand il était à l’armée. Marilyn Monroe et Jane Russell s’asseyaient devant quand elles allaient au Haig, dans les années 50, pour écouter Chet et Gerry Mulligan. Après avoir fait ce film, Chris Isaak m’a dit « Quand un cow-boy grandit en Oklahoma et finit à Rome, il doit avoir une histoire ». Après le Festival de Toronto, un homme est venu me voir et m’a dit qu’il avait rencontré Chet dans un club de Jazz quelques années auparavant, ils avaient bu un verre ensemble et il lui avait demandé de chanter sa chanson préférée Every Time We Say Goodbye. Cette chanson lui rappelait une femme qu’il avait aimée. Chet, pendant une de ses longues pauses, à se regarder les pieds, lui dit « Je ne veux plus la chanter ». Sa dernière amie, Diane Vavra, m’a dit avant sa mort qu’ils avaient formé un petit groupe et qu’ils allaient l’appeler The Love Notes. »
Bruce Weber
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