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Far West Gitano


par Ramon Erra (Catalogne) - présenté par l'Institut Ramon Llull

PAVILLON CARRÉ DE BAUDOUIN, 121 rue de Ménilmontant, 75020 Paris


Nuit de la littérature - Ramon Erra

Traduit du catalan par Juliette Lemerle

Année de parution : Avril 2017

Edition : Asphalte Éditions

TExtraits interprétés par Isabelle Fournier, La compagnie des Hommes


Nuit de la littérature - Ramon Erra

Résumé :

Tous les ans à l’arrivée du printemps, Ram ressent l’appel de la route : retourner à la vie itinérante, ne jamais dormir au même endroit, profiter de la nature en éveil. Mais depuis son mariage, il s’est sédentarisé et vit dans le quartier gitan de Perpignan. Lorsque sa fille lui annonce sa grossesse, Ram saute sur l’occasion. Au prétexte d’aller trouver à Saragosse une femme qui pourra résoudre cette question d’honneur, il embarque toute sa tribu dans un camion bâché, et advienne que pourra !

Sauf qu’on ne s’improvise pas nomade, quand bien même on aurait ça dans le sang…

Far West Gitano est un joyeux périple entre la France et l’Espagne, un roman sur la famille, la transmission des valeurs, et surtout la liberté. L’Usage du Monde version gitane.

Citation du texte :

En français

Ces gens-là, ils savent bien qu’ils disparaîtront s’ils se posent. Nous, on n’est pas près de se poser, faisait Ramounet, fier de ses ori­gines. Avec les premières fleurs, les bourgeons et la montée de sève, Ramounet était en proie à deux fortes secousses : l’envie de prendre Célos, sa Célos, longs cils, petit grain de beauté dans le cou et hanches gothiques. Et l’autre lui venait de l’intérieur, de la mémoire d’un très vieux peuple aux délires de grandeur : l’envie de prendre la route pour de bon et de tenter sa chance.

Ils sont bien rares, aujourd’hui. Bien sûr, au printemps, il y en a toujours un pour gémir en regardant la course légère des nuages au-dessus de la place du marché, et dire ah si je pouvais les suivre ! Mais chez les gens du Quartier, ça n’existait plus depuis des centaines d’années, ce genre de lubie.

En langue originale

Saben que si es queden quiets s’extingiran, aquesta mena de gent, deien els uns. No, no ens quedarem quiets, feia el Ramonet, orgullós de la seva raça. Amb l’arribada de les primeres flors, els brots tendres i els cops de les sangs, el Ramonet patia dues fortes sacsejades: ganes d’arrambar la Celos , la seva Celos que tenia les pestanyes llarges, una piga petita al coll i unes anques tirant a gòtiques. I l’altra cosa li venia de dins, de la memòria d’un poble molt vell, amb deliris de grandesa; les ganes d’agafar una ruta llarga i temptar el destí. Avui dia són ben pocs. Sí que les primaveres hi havia sempre algú que gemegava mirant els núvols que corrien lleugers per damunt la plaça del Mercat i deia, qui els pogués seguir! Però ja feia cents d’anys que s’havia abolit, entre la gent de la Barriada, això d’empaitar núvols.

Biographie de l’auteur :

Ramon Erra (1966) est diplômé en Sciences politiques, écrit dans plusieurs médias et donne des cours d’écriture à l'Ateneu Barcelonès. Auteur d’un portrait littéraire de Bohumil Hrabal et d’un récit de voyage en Bosnie, il se lance dans la fiction en écrivant des nouvelles : La flor blanca de l'estramoni (2001), Pólvora del quatre de juliol (2007), La vida per rail (2011). Avec Desfent el nus del mocador (2008) il passe au roman avec succès et se voit décerner plusieurs prix. Suivent Escolta, Volòdia! (2010) et Far West Gitano (2014), son premier roman traduit.

L’auteur a toujours concilié les paroles de la tribu –l’empreinte du village natal- avec des idées venues de partout et une certaine expérimentation. Des thématiques qui s’accrochent à la vie à travers les espaces. Il invoque Virginia Woolf, Josep Pla, Bohumil Hrabal, Pierre Michon, Marc Twain, Faulkner, Pere Calders, García Márquez, Mercè Rodoreda, ou Truman Capote.​

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